Le Petit Palais a récemment consacré une rétrospective au peintre italien Luca Giordano (1634-1705) qui était surnommé « Luca Fa presto » (« Lucas fait vite »). Ci-dessous, La Création de l’Homme, une fresque du Palais Medici Riccardi à Florence :
www.petitpalais.paris.fr/expositions/luca-giordano-1634-1705
Les fresques étaient de toute façon forcément réalisées assez rapidement : comme le nom de cette technique l’indique (« a fresco » signifiant « dans le frais »), il fallait peindre sur les murs ou les plafonds pendant que l’enduit qu’on y avait appliqué était encore frais… ce qui ne laissait que quelques heures pour intervenir, et impliquait donc de travailler, pour réaliser de grandes surfaces, à partir de zones enduites successivement.
C’est ce qui explique que Léonard de Vinci (1452-1519), qui a fait l’objet d’une récente rétrospective au Louvre, ait si peu pratiqué la fresque : il appréciait de prendre son temps et menait parfois de nombreux projets de front, ce qui lui a valu à plusieurs reprises des critiques de la part de ses commanditaires, impatients d’obtenir enfin les tableaux qu’ils avaient commandés. Les premiers biographes de Léonard ont souligné cette tendance au « non finito », consistant à laisser parfois pendant des années une œuvre dans un état intermédiaire, empêchant de la livrer à son destinataire.
https://www.louvre.fr/expositions/leonard-de-vinci
Ci-dessous, la seule fresque de Léonard qui subsiste, La Cène de Santa Maria delle Grazie de Milan :
Et L’Adoration des mages que Léonard a commencée vers 1481 et qu’il n’a jamais finie…