Marco Polo, « La Description du monde » (1298)

19 juillet 2022

La Description du monde

Le Vénitien Marco Polo (1254-1324) a été l’un des premiers voyageurs européens à explorer longuement l’Asie au Moyen Âge, en suivant les « routes de la Soie » et en passant de longues années en Chine, au service des empereurs mongols. A son retour définitif en Europe, il a rédigé, dans un français mêlé d’italien, La Description du monde (ou Le Devisement du monde). Il décrit dans ce livre l’ensemble des nombreuses provinces du gigantesque empire mongol qui s’étendait alors du Pacifique à la Méditerranée. Il explique, pour les voyageurs et les marchands, les ressources de chaque province, les particularités de ses habitants et les risques ou les difficultés pour s’y rendre. Il évoque aussi les curiosités rencontrées, les animaux exotiques, les richesses inépuisables, la  splendeur des villes, ce qui explique que texte soit aussi connu sous le titre de Livre des merveilles. Ce livre a connu un grand succès et a notamment inspiré d’autres voyageurs qui, comme Christophe Colomb, souhaitaient découvrir les merveilles de l’Orient.

Le livre est souvent répétitif, certaines provinces sont décrites de manière mécanique, sous forme de notices assez sèches. L’abondance des merveilles et des richesses décrites a par ailleurs fait douter très tôt de l’authenticité du récit de Marco Polo, mais certains passages décrivent de manière vivante et intéressante le mode de vie des populations très variées de l’empire mongol. Même s’il était issu d’une famille de commerçants et initialement guidé par l’appât du gain, Marco Polo a su faire preuve d’une grande curiosité et mettre à profit ses voyages pour découvrir de nouvelles cultures bien qu’il ne les ait pas toujours comprises.

Un extrait (p. 313 de l’édition de la collection « Lettres gothiques » du Livre de poche) :

« CXXIX. Le pays d’Yibin

Yibin est un pays à l’est. Quand on part du Yunnan oriental, on chevauche douze journées le long d’un fleuve, où on trouve des villes et des villages ; mais il n’y a là rien d’autre qui mérite d’être rappelé. Quand on a cheminé douze journées le long du fleuve, on trouve un pays nommé Yibin, qui est grand et illustre. Les gens sont idolâtres [d'une religion autre que juive, chrétienne ou musulmane] et ils sont au Grand Khan. Ils sont marchands et vivent du commerce et de l’artisanat. Sachez qu’ils font des draps avec des écorces d’arbres qui sont très agréables à mettre l’été. Ils sont de bons soldats. Ils usent du papier-monnaie : sachez que désormais nous sommes sur le territoire où on utilise les billets du Grand Khan. Il y a là tant de lions que nul ne pourrait dormir la nuit hors de chez soi sans être mangé par ces lions. Et même quand on navigue sur ce fleuve de nuit, si on ne s’éloigne pas bien de la rive, les lions viennent avec vous jusque dans les bateaux et ils mangent tous ceux qu’ils peuvent attraper. N’était une assistance que les hommes reçoivent, personne ne pourrait voyager dans ce pays à cause de la grande quantité de lions qui s’y trouvent et qui sont très grands et farouches ».

Marco Polo,

Bougainville, « Voyage autour du monde », 1771

19 juin 2022

Bougainville,

Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811) a été officier dans la marine française. Il a commandé la première expédition française à faire officiellement le tour du monde, entre 1766 et 1769. Il a publié en 1771 un récit de cette expédition sous le titre Voyage autour du monde par la frégate du Roi  La Boudeuse et la flûte L’Etoile. Ce récit a eu un grand succès, Diderot en écrivant une suite quelques années plus tard. Dans l’ensemble, il est pourtant difficile à lire car le texte accumule d’innombrables indications géographiques sur les régions explorées, le tracé des côtes, l’altitude des îles, la profondeur des eaux et, avant tout, sur les manœuvres de navigation… Par ailleurs, le Voyage autour du monde évoque plus en détail le mode de vie des habitants des différentes régions visitées par l’expédition, au Brésil et en Argentine, à Tahiti, en Indonésie. Les pages les plus célèbres sont consacrées à Tahiti où les deux navires ne sont pourtant pas restés très longtemps mais dont les marins ont gardé un souvenir ébloui de la beauté des paysages et de l’accueil des habitants…

Extrait (p. 229 de l’édition Folio classique ci-dessus) : « Chapitre II. Séjour dans l’île de Tahiti ; détail du bien et du mal qui nous y arrivent. 

On a vu les obstacles qu’il avait fallu vaincre pour parvenir à mouiller nos ancres ; lorsque nous fûmes amarrés, je descendis à terre avec plusieurs officiers, afin de reconnaître l’aiguade. Nous y fûmes reçus par une foule immense d’hommes et de femmes qui ne se lassaient pas de nous considérer ; les plus hardis venaient nous toucher, ils écartaient même nos vêtements, comme pour vérifier si nous étions absolument faits comme eux ; aucun ne portait d’armes, pas même de bâtons. Ils ne savaient pas comment exprimer leur joie de nous recevoir. Le chef de ce canton nous conduisit dans sa maison et nous y introduisit. Il y avait dedans cinq ou six femmes et un vieillard vénérable. Les femmes nous saluèrent en portant la main sur la poitrine et en criant plusieurs fois tayo. Le vieillard était père de notre hôte. Il n’avait du grand âge que ce caractère respectable qu’impriment les ans sur une belle figure. Sa tête ornée de cheveux blancs et d’une longue barbe, tout son corps nerveux et rempli, ne montraient aucune ride, aucun signe de décrépitude ».

« Mustang » (2015)

14 janvier 2022

Représentant la France dans la catégorie du meilleur film étranger aux Oscars, le film Mustang est en fait aussi allemand, qatari et surtout turc. Il raconte l’histoire de cinq sœurs rebelles élevées par leur grand-mère et confrontées au conservatisme de leur milieu d’origine, un village près de Trabzon. Plus les sœurs se révoltent, souvent sous l’impulsion de la plus jeune d’entre elles, plus la maison joyeuse de leur enfance se transforme en prison : on leur interdit de sortir, en sécurisant de plus en plus tous les accès. Un très beau film, visible gratuitement en replay sur le site de France Télévision.

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La rumba congolaise inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité

20 décembre 2021

Rumba_Congolaise

 

Depuis le 14 décembre 2021, la rumba congolaise est inscrite, à l’initiative des deux Congo (Kinshasa et Brazzaville) au patrimoine immatériel de l’humanité :

https://information.tv5monde.com/afrique/la-rumba-congolaise-au-patrimoine-immateriel-de-l-unesco-fierte-des-deux-cotes-du-fleuve

La rumba rejoint ainsi le maloya réunionnais, mais aussi le tango ou le reggae dans le classement établi par l’Unesco :

https://musique.rfi.fr/musique-monde/20200228-quand-musique-fait-partie-patrimoine-immateriel-lunesco 

Madness, « Our House » (1983)

20 novembre 2021

En 1983, les musiciens du groupe britannique Madness sortaient « Our House », une chanson évoquant une maison située au milieu de la rue et au cœur de la vie de ses nombreux habitants, tous y trouvant joie et réconfort sous la tutelle d’une mère de famille bienveillante. Un hommage communicatif au bonheur proprement domestique en pleine période Tacher (les images de 1983 font bien leur 40 ans).

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« A peine j’ouvre les yeux… »

20 octobre 2021

« A peine j’ouvre les yeux » est le titre d’une chanson d’un très beau film éponyme de 2015 qui se déroule dans la Tunisie de la fin du règne de Ben Ali. Passionnée de musique, rebelle, la jeune Farah passe son bac tout en commençant une carrière de chanteuse au sein d’un groupe qui mêle les influences punk et la musique traditionnelle tunisienne. Elle est poussée par sa famille à suivre des études de médecine, mais est irrésistiblement attirée par les concerts où elle donne toute son énergie, non sans attirer l’attention de la police politique du régime. Un très bel hymne au pouvoir de libération de la musique avec une bande son qui mérite à elle seule le détour…

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« Maisons d’écrivains »

3 septembre 2021

Le Monde a récemment sorti un numéro hors-série sur les maisons d’écrivains qui s’avère très intéressant pour le nouveau thème de culture générale du BTS :

Hors-série du « Monde » : Tour de France littéraire

« La Ville à habiter » à Saint-Quentin-en-Yvelines

12 juillet 2021

 

Expo la Ville à habiter

 

A voir jusqu’au 24 juillet au musée de la Ville de Saint-Quentin-en-Yvelines, une exposition consacrée à 60 d’histoire du logement dans cette ville nouvelle fondée dans les années 1960 : de « l’urbanisme du chemin de grue » ayant produit des barres et tours jusqu’en 1974 aux réalisations post-modernes des années 1990 en passant par l’âge d’or des lotissements pavillonnaires dans les années 1980…

https://www.saint-quentin-en-yvelines.fr/fr/exposition-temporaire-la-ville-habiter

Autotune

8 janvier 2021

A lire ci-dessous un bon article du site Uzbek et Rica sur l’autotune, système qui corrige les défauts de la voix, au risque d’uniformiser les morceaux, notamment dans le domaine du rap :

https://usbeketrica.com/fr/article/rappeurs-musique-autotune-vocodeur

A écouter ci-dessous un exemple de chanson française à une époque où, pour le meilleur et pour le pire, la production de chanson n’était pas encore totalement formatée :

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Les Comedian Harmonists

13 avril 2020
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Dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres, les Comedian Harmnoists constituaient un groupe très célèbre, finalement dissous en 1935 car trois de ses six membres étaient juifs. Une histoire que retrace un film de 1997.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Comedian_Harmonists

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